Je me suis engagée pour toujours à la suite du Christ sur un chemin d’amour
Dimanche 13 janvier 2013, j’ai fait profession solennelle dans l’Ordre du Carmel…
Je me suis engagée pour toujours à la suite du Christ sur un chemin d’amour, de fidélité et de confiance au sein de la communauté du Carmel de Nevers. Mais la décision de cet engagement n’est pas tombée du ciel, elle se situe dans une continuité et c’est parce que j’ai déjà expérimenté l’amour et la fidélité de Dieu envers moi que je peux donner une réponse à son appel.
Une réponse personnelle mais qui engage aussi ma famille, mes amis et ma communauté, une réponse qui s’imbrique dans les multiples réponses de carmélites qui m’ont précédée et qui constituent cette immense famille à laquelle j’appartiens désormais.
Chemin d’amour
Après ma conversion en 1991, il m’est apparu évident que la grâce dont je venais de bénéficier ne m’était pas réservée en propre ;elle devait profiter à d’autres. J’ai donc chercher à me former pour témoigner puis je me suis engagée dans des mouvements caritatifs et des services d’Eglise. Engagements divers, seule ou en groupe, mais toujours dans le souci de vivre au plus près de Dieu. Au cours de l’année 1993, je me sens poussée à une relation plus intime et plus sérieuse avec le Seigneur. Spontanément, je lui dit « oui » mais où, quand et comment concrétiser cet appel ; j’ai cherché, j’ai peiné, j’ai éprouvé la force que Dieu communique pour faire face aux difficultés, j’ai connu l’échec de deux courts essais dans des congrégations apostoliques mais rien de tout cela ne m’a arrêtée, j’ai persévéré dans ma recherche, convaincue d’avoir été choisie et désirant plus que tout obtenir pour d’autres la grâce dont j’ai bénéficié…
Chemin de fidélité
Alourdie par les péchés de ma vie, j’ai néanmoins fait le pari d’être fidèle à Jésus. Fidèle à la prière quotidienne, fidèle aux engagements pris, fidèle à suivre ce Jésus qui m’appelait à son service et m’avait « tirée de l’abîme des morts ». Comme rien n’est jamais simple dans la vie, ma fidélité avait des taches et le fil qui me reliait à Dieu s’est bien parfois rompu mais dans la pratique régulière des sacrements, j’ai reçu la force d’avancer encore et toujours. Peu à peu, pas à pas, le Seigneur lui-même m’a appris à ne pas désespérer de mes chutes, de mes retours en arrière, de mes insuffisances… il m’a fait comprendre qu’être fidèle ce n’est pas nécessairement être parfaite immédiatement mais c’est savoir assumer les infidélités, les fragilités, les peurs et les faiblesses inhérentes à toute vie.
Chemin de confiance
Le 13 janvier, en la fête du Baptême du Seigneur, j’ai « fait pour toujours vœu de pauvreté, chasteté et obéissance à Dieu tout-puissant, selon la Règle et les Constitutions des moniales déchaussées de l’Ordre de la Bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel, et je me [suis donnée] de tout cœur à cette famille instaurée par sainte Thérèse » comme il est dit dans l’acte de profession, mais le « oui » que j’ai prononcé, le don que j’ai fait, seront à refaire chaque jour à chaque minute… car c’est maintenant que tout commence et à la suite des saints du Carmel, je sais que je suis invitée à « commencer toujours »…
Dans une communauté précise
Je me suis sentie appelée au sein de la communauté du Carmel de Nevers. Une communauté qui existe dans cette ville depuis 1619 et qui, malgré les aléas de l’Histoire, a toujours donné son témoignage de vie au service du Seigneur. Depuis sept ans que je vis, prie, travaille et grandis avec les sœurs, je sais que je peux être heureuse avec elles et je suis convaincue que notre communauté, avec ses forces et ses faiblesses, est une épiphanie de Celui qui nous a appelées. Mon engagement est aussi celui de ma communauté et c’est ensemble que nous pourrons dire l’amour de Dieu dans le réalisme de la vie communautaire et la joie de se savoir aimées de Lui.
Sœur Isabelle-Marie de l’Eucharistie
Carmel de Nevers