Vendredi Saint
La maison est vide, les volets claquent sous le vent, la porte du tabernacle est ouverte sur rien et les bénitiers sont à sec, plus d'eau, plus de chant d'oiseau, comme après un bombardement.
C'est la nuit, et on ne voit pas comment le jour a fait pour exister.
Mon péché a fait cela, je suis capable de tuer, de tuer mon bien-aimé. "Pour nous, c'est juste", ce goût amer de ne pas avoir su aimer, secourir, entourer et d'avoir voulu imposer notre mauvais désir d'écraser les autres pour les dominer ; c'est tellement dérisoire quand on voit le résultat. Pourquoi ? Pourquoi la guerre, l'horreur, l'argent et la violence...?
Écoutez-le, mon Dieu, nous demander : "Ô mon peuple, que t'ai-je fait ? Pourquoi m'as-tu sempiternellement rejeté et tué ?"
Mais écoutez-le encore, encore :
"Père, pardonne-leur ! ils ne savent pas ce qu'ils font !"
"Fils, voici ta mère" "Mère, voici ton fils"
"Ce soir avec moi tu seras en paradis".
Jésus dit cela à un criminel...alors...dis-moi, y a-t-il un lieu plus lumineux
que ce lieu-là,
où il est mort pour moi,
pour me faire
entrer
moi
en son paradis ?