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   Mt. 23, 1-12                                              

   Penser le « faire » et le « dire » peut créer un beau raisonnement philosophique digne d’intérêt et nous en trouvons bien des exemples. Albert Camus ne disait-il pas : « Nos paroles nous engagent et nous devons leur être fidèles ». De là peut naître une manière d’être au monde en accordant les deux comme fondement de ce que nous sommes appelés à vivre en harmonie et en cohérence.

   Avec soi-même, avec les autres, avec la nature, avec Dieu. Un chemin de simplicité et de vérité s’ouvre alors qui écarte le paraître, les titres et les places d’honneur.

    Notre être profond et personnel ne peut dissocier ce qui crée son unité. Or, telle est bien notre vocation commune à tous : être unifiés. Cela exige certains renoncements, mais pour un gain. Nous ne perdons rien en étant simplement ce que nous sommes. Nous pouvons ainsi nous parler, échanger d’égal à égal à partir de ce qui nous unit.

   Jésus remarque cette dichotomie entre « faire » et « dire » chez les hommes les plus religieux de son temps. Certes, il n’existe pas de société de parfaits et ce n’est pas ce qu’il recherche. Mais tout ce qui peut gauchir, mettre dans l’erreur, les faux-semblants ne sont pas constructifs et produisent des contre-vérités qui nuisent à la Vérité et la brise.

    Place alors au doute, à la méfiance. A qui faire confiance ? Parole que nous entendons bien souvent !

   De tout temps et en tout lieu elle s’est posée et se pose. C’est presque un signe de santé que de s’interroger ainsi, signe que la vie précisément c’est la Vérité, l’adéquation entre « faire » et « dire ».

  Les événements, les rencontres nous apprennent à discerner dans ce sens et c’est un apprentissage heureux qui nous tire de la routine pour nous positionner dans nos choix, nos priorités.

 Chacun ainsi peut faire progresser le bien commun et le vivre-ensemble qui n’est jamais un bien acquis.

   Ce n’est pas un rêve, mais l’ambition, une ambition peut-être un peu folle

  un beau projet que nous pouvons faire fructifier là où nous sommes,

  ni chiffré ni mesurable, mais fort d’une puissance de transformation infinie.