La sainteté ne dit pas son nom !
SOLENNITÉ DE LA TOUSSAINT
La TOUSSAINT, Fête de Paix et de Lumière où le ciel et la terre cessent de se cacher l’un à l’autre. Ils s’entrouvrent et se rejoignent, s’unissent dans cette vision de l’Apocalypse et dans l’hymne de l’Adoration véritable : « Amen, louange, gloire, sagesse et action de grâce, honneur, puissance et force à notre Dieu pour les siècles des siècles, AMEN ! » levant le voile de notre espérance.
Le peuple immense des Béatitudes laisse voir un visage unique, celui du Christ à la face de Dieu. Et sur ce visage se reflètent, dans toute leur beauté, les visages si divers fixés pour toujours dans ce monde de l’haut-de-là où nos différences comme nos ressemblances portent à jamais le sceau du Dieu unique, Père, Fils et Esprit Saint.
Toutes les Béatitudes trouvent en fait leur unité dans celle que Jésus résume ainsi : « Heureux ceux qui entendent la Parole de Dieu et qui la gardent. ».
La poétesse Marie-Noël, dans ses « Notes intimes », a peut-être le meilleur commentaire qui puisse illustrer la célébration de ce jour dans ce dialogue-prière avec son Dieu : « Vous voilà, mon Dieu. Vous me cherchiez ? Que me voulez-vous ? Je n’ai rien à vous donner. Depuis notre dernière rencontre, je n’ai rien mis de côté pour vous. Rien…pas une bonne action. J’étais trop lasse. Rien…pas une bonne parole. J’étais trop triste. Rien que le dégoût de vivre, l’ennui, la stérilité. – Donne ! La hâte, chaque jour de voir la journée finie, sans servir à rien ; le désir de repos loin du devoir et des œuvres, le détachement du bien à faire, le dégoût de vous, ô mon Dieu ! – Donne ! La torpeur de l’âme, le remords de ma mollesse et la mollesse plus forte que le remords… - Donne ! Le besoin d’être heureuse, la tendresse qui brise, la douleur d’être moi sans secours… - Donne ! Des troubles, des épouvantes, des doutes… - Donne ! Seigneur, voilà que comme un chiffonnier, vous allez ramassant des déchets, des immondices. Qu’en voulez-vous faire, Seigneur ? – Le Royaume des cieux. »
Ou encore dans cet autre aveu personnel : « S’accepter soi-même, imparfait, tantôt saint à demi, tantôt à demi coupable, avec les remous incessants d’ombres et de lumières qu’est une âme vivante. Il ne faut pas s’épuiser à vouloir être trop pur. Les âmes les meilleures, les plus nourricières sont faites de quelques grandes bontés rayonnantes et de mille petites misères obscures dont s’alimentent parfois leurs bontés comme le blé qui vit de la pourriture du sol. »
Ainsi éclairés, il est certain que chacun trouvera sa place dans l’une ou l’autre des Béatitudes qui forment le toit du monde !
Très Belle Fête de la Toussaint à tous !