Construire des ponts vaut mieux que dresser des murs !
23° dimanche T.O. (A)
Mt. 18, 15-20
Nul ne peut vivre tout seul, pour soi seul, sans altérité. La relation à l’autre suppose un accueil qui s’apprend. « Apprivoise-moi » ! Le temps fait son œuvre de telle manière que nous découvrions peu à peu que l’autre nous fait grandir même et peut-être surtout quand les liens sont tendus et demandent patience et écoute pour que le nœud se brise.
Tout part de l’écoute qui ne vient pas toujours spontanément en cas de dilemme.
C’est pourtant là que réside la possibilité de s’entendre. Nous voyons que le registre de la parole échangée est au cœur de ce qui nous relie comme de ce qui nous sépare. Bonne parole ou mauvaise parole ! Parfois une autre parole est nécessaire, celle d’un tiers qui par son écoute peut rendre la parole aux adversaires qui n’en ont plus pour construire un vrai dialogue.
Jésus connaît bien la psychologie humaine. Il sait que nous avons besoin les uns des autres pour avancer en humanité. Chacun a entre ses mains et dans son cœur la liberté de « lier » et de « délier » son frère ou sa sœur. Construire des ponts vaut mieux que dresser des murs.
Cela demande une force intérieure que Jésus situe dans la prière en commun : « Si deux ou trois sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux ».
Dans le contexte immédiat de la page d’Évangile de ce jour, il semble clair que Jésus relie cette prière à ce qui précède : une difficulté d’entente fraternelle. Avec l’assurance de sa présence personnelle : « Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »
Le croyons-nous vraiment ?
L’altérité est tellement mise à mal dans bien des situations que nous connaissons.
« Gagner son frère », ne serait-ce pas le dernier mot de notre vivre-ensemble et ce qui pourrait donner à nos existences leur vrai poids d’humanité et à l’altérité sa place irremplaçable ?