Le livre de ma vie s'écrit, jour après jour, en lettres de couleurs !
3° dimanche T. O. B
Mc. 1,14-20
Chacun peut se demander, à chaque étape de son existence, quels passages accomplir pour avancer, pour rester bien vivant. La posture adoptée sera le signe de ma vérité intime, de ce que personne ne pourra me voler.
Mon point d’élan pour jeter l’ancre vers de nouveaux rivages.
Épouser le moment présent, le laisser fleurir comme il veut, dans la bonne terre de mon devenir et de mon espérance. Je serai souvent surpris de ce qui advient justement là où il me semblait que toute lumière s’éteignait peu à peu.
L’Évangile me rejoint là où des pages se tournent, où le livre de ma vie s’écrit jour après jour en lettres de couleurs. Saint Marc nous le dit aujourd’hui et sa palette est riche : arrestation de Jean-Baptiste, Jésus en Galilée, les appels qu’il lance à ceux qu’il rencontre, la mise en route des premiers appelés.
Le gris pourrait dominer alors que Jean-Baptiste est en prison, lui qui fut celui qui précéda et annonça la lumière venue dans le monde.
Mais voici le rouge de l’appel, la couleur du Royaume qui, telle une flamme étincelante, brise toute obscurité et change la nuit en jour.
Le bleu de la mer lui donne la réplique, là où des pêcheurs exercent leur métier avec zèle, ou réparent leurs filets pour une nouvelle sortie en mer. Courbés dans leur barque, tout à leur affaire, interpelés par un homme, là, sur le rivage de sable, ils laissent tout : filets, barques, père, gagne-pain, et le suivent.
Ils quittent le bleu pour le jaune et le vert des chemins inconnus.
Le lecteur que je suis en sait davantage qu’eux. Je découvre, par le texte, que cet homme qui les a fait se lever et le suivre, c’est Jésus. Mais eux s’ouvrent, sans hésiter, à cet appel : « Venez à ma suite ! »
Quelle vigueur dans cette invitation ! Quel dynamisme prometteur ! Quelle transformation intérieure ! Et extérieure !
Jésus est bien cet arc-en-ciel qui éveille des possibles, du nouveau, qui sème sa Parole dans l’imprévu, le plus déroutant.
C’est lui la vraie conversion en nous et non nos efforts pour atteindre une insatisfaisante perfection. Car se convertir n’est pas devenir parfait.
C’est plutôt répondre avec empressement, sans se poser trop de questions, à ce qui peut me faire bouger dans le sens de la vie.