Dieu est-il si loin que tu le crois ?
« Les cieux proclament la gloire de Dieu. » (Ps 18) Contempler un ciel étoilé ou l’immensité de la mer peut nous dire quelque chose de l’infini de Dieu. Un vaste panorama de montagnes exprime aussi la majesté divine. Dieu, je peux le chercher au-delà des mers, plus loin que les galaxies. Mais ces choses me parleraient-elles de Dieu si elles ne faisaient écho à des aspirations du cœur humain ? Je peux chercher Dieu au dehors, mais c’est au fond du cœur, au-dedans, qu’il peut me parler.
Dieu est plus intime à moi que moi-même. Dieu est là, mais souvent c’est moi qui suis ailleurs. Lui ne s’impose pas et je ne fais pas attention qu’il est là. Il me faut faire silence au fond du cœur pour le percevoir. Lorsqu’Elie était parti à la rencontre de Dieu au Mont Horeb, ce n’est pas dans l’ouragan ni dans le tremblement de terre qu’il a pu le rencontrer, mais dans le murmure d’une brise légère.
Alors oui, je peux percevoir la présence de Dieu au milieu de nous, dans le secret de la prière, dans la relation fraternelle bienveillante, là où l’on peut voir avec les yeux du cœur.
Dieu n’est pas dans le fracas des armes, dans les éclats bruyants d’une joie trop extérieure, passagère et superficielle ; mais dans le regard et la parole compatissant à ma souffrance, je peux le reconnaître habitant ce visage de bonté. Ou bien dans le vieillard à l’agonie, souffrant en lui.
Et si je cherchais les signes de la présence de Dieu dans ma vie ?
Seigneur ouvre mes yeux pour découvrir que tu n’es pas si loin de moi.
* C’est vrai, tu m’as fait reconnaître ta présence quand tu as brûlé mon cœur par la charité de ma sœur, ou quand tu m’as fait goûter ton amour qui nous enveloppait, ma sœur et moi, dans l’humble service rendu.
* C’était toi encore qui par ta présence eucharistique ouvrait mon cœur pour en faire disparaître la révolte et la remplacer par le pardon, la bienveillance.
* Merci Seigneur quand tu m’as rendu la paix après la douleur de l’égarement qui me détournait de toi et faisait souffler la tempête en tout mon être. Mais toi, par ton pardon tu m’as rendu la paix, une paix royale.
Oui, toi seul Seigneur pouvait ainsi agir au fond de moi, à l’encontre de ma nature.
* Oui, au milieu d’un monde qui se laisse asservir par la violence ou l’indifférence, par la dureté, c’est toi qui peux inspirer la bonté rencontrée dans les visages réconfortants à l’hôpital.
* Et ce jour où sur la route en fin de nuit en me faisant ouvrir les yeux, tu me faisais redresser le volant de la voiture qui mordait le bas côté, me sauvant d’un accident grave. Comment ne pas y reconnaître ta prévenance, ta vigilance ?
Comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ?
Ouvre mes yeux, Seigneur, que je reconnaisse ton amour toujours présent à mes côtés, ton regard de bonté, et que mon cœur soit en fête pour toi.
Tu n’es pas seulement l’Eternel, plus haut que les cieux, ou plus profond que mon cœur, tu t’es rendu visible aux hommes, un jour du temps, venant habiter sur notre terre, petit enfant dans les bras de sa mère, et tes contemporains ont pu dire avec émerveillement : « ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. Oui, la vie s’est manifestée, nous l’avons contemplée, et nous portons témoignage : nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. » (1Jn 1, 1-2)