L'intimité ?
Comment renoncer à une vie de couple, une vie d’intimité, de complicité et de tendresse avec une personne de l’autre sexe ?
Si le moine quitte sa famille, ce n’est certainement pas pour ne plus l’aimer ou l’oublier ou même pour se séparer d’elle. C’est au contraire pour mieux l’aimer et la retrouver au centuple comme le Seigneur l’a promis. L’amour de Dieu purifie nos cœurs de l’égoïsme et de l’orgueil, et les rendent chastes et transparents.
De telle sorte que par l’amour de Dieu, nos relations et nos affections humaines deviennent réellement en vue de l’amour de notre prochain. Un amour où nous désirons nos frères et sœurs, non pas pour les posséder ou profiter du bien-être qu’ils peuvent nous apporter, mais pour mieux les connaître et nous émerveiller de la beauté de leur mystère de fils et de filles de Dieu dans un plein respect de leur dignité. L’amour de Dieu nous apprends à aimer nos frères et sœurs comme Lui les aime jusqu’à donner notre propre vie librement et gratuitement pour leur réel bonheur et le nôtre. Comme les moines sont des assoiffés de bonheur, se sont aussi des assoiffés d’amour.
Le moine ne renonce pas à l’amour de la chair, mais d’en faire une fin en soi-même, une recherche de bonheur illusoire. Le moine renonce aux joies de l’amour conjugal, parfois avec difficultés, mais pour les recevoir d’une autre manière au centuple dans sa relation d’amour avec le Verbe Epoux. Le moine ne renonce donc pas à l’amour sponsal, c'est-à-dire à vivre (avec Dieu) une relation intime entre deux êtres où chacun est pour l’autre, comme le vivent les époux humains. Cela reste tout de même un chemin difficile sur lequel le moine doit être jour après jours renouvelé et soutenu par la grâce de Dieu.